Eradiquer le chômage et la précarité en Europe !
 

17 Millions de chômeurs en Europe, 15 à16% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté (avec des pics de 18% au royaume Uni ou 21% en Irlande, pays phares de l’application des recettes libérales), explosion partout de la précarité (en Italie 70% des emplois crées en 2005 sont des emplois précaires !), et partout une offensive des gouvernements et des patrons pour réduire les garanties sociales et « fluidiser le marché du travail » !

Ce n’est évidemment pas le fait du hasard, ni d’une fatalité mais bien celui de l’application de politiques coordonnées de casse des acquis sociaux, de dumping social sous prétexte de mondialisation sauvage, de mise en œuvre des dogmes du libéralisme pour qui la recherche du taux de profit maximum ne doit pas connaître d’obstacles, pour qui la loi des marchés financiers et les stratégies des multinationales ont force de loi.

Les orientations libérales de l’Union et les décisions qui en découlent jouent un rôle actif dans l’aggravation de cette situation :

Le projet constitutionnel européen, rejeté par référendums en France et aux Pays-Bas représentait la quintessence de ces orientations néfastes.

Son rejet par les peuples, lorsqu’ils ont été consultés et informés, illustre la profondeur de l’opposition à la chape de plomb libérale que la classe dominante veut faire peser sur nos pays.

Cette réalité est également inscrite dans le développement des luttes sociales et politiques de la période.

La victoire remportée en France par les jeunes et les salariés contre le « Contrat Première Embauche » qui légalisait le droit de licencier sans motif fait écho à la protestation qui se lève en Espagne contre la nouvelle proposition de loi visant à faciliter les licenciements, aux grèves massives des salariés du service public du Bade-Wurtemberg contre l’allongement du temps de travail ou à celle des métallurgistes allemands pour des augmentations de salaires dans un contexte où l’extension de la période d’essai figure aussi dans le contrat de gouvernement CDU-SPD, à la grève de la fonction publique locale en Grande Bretagne contre le recul de l’âge de la retraite etc.

Dans tous nos pays, le sentiment que « ça ne peut plus continuer ainsi » devient une donnée centrale de la vie politique. Trop souvent, il s’exprime de manière confuse voire récupérée par les démagogies populistes. Il n’en est pas moins présent et, si nous savons en exprimer le potentiel de révolte et d’aspiration à de vrais changements, il peut devenir un point d’appui décisif pour rassembler autours d’objectifs de transformation radicale pour le progrès humain.

Oui, éradiquer le chômage et la précarité est un objectif réaliste. Il relève évidemment d’un choix de société alternatif à la domination du capital, à la mainmise libérale sur le sort de l’Europe et du monde.

Nous devons faire grandir partout des objectifs sociaux et politiques de sécurisation des emplois et des revenus grâce à un rôle nouveau de la formation permettant quand c’est nécessaire d’avoir accès à un autre emploi choisi.

Nous devons montrer que les moyens existent pour une réforme de cette ampleur en mettant à contribution les revenus financiers des entreprises, rééquilibrant ainsi l’accaparement des richesses opéré depuis 20 ans  par le capital au détriment des revenus du travail.

Nous devons gagner, dans cette démarche, des droits et des pouvoirs nouveaux pour les salariés et pour les élus afin de responsabiliser socialement et territorialement les entreprises.

Ces pouvoirs nouveaux doivent être autant de moyens pour empêcher les hémorragies d’emplois induites par le dumping social, les délocalisations, les restructurations financières.

Ils doivent être prolongés par une politique active de l’Union Européenne pour une réforme en profondeur des règles et des missions de l’OMC en faveur d’une coopération de progrès pour toutes les régions du monde et non d’une course aux moins disant social pour le seul profit des multinationales et des marchés financiers.

Dans cette bataille, le PGE entend jouer un rôle moteur, pour rassembler et faire grandir partout un mouvement de luttes sociales et politiques.

C’est dans cet esprit qu’il propose d’organiser une conférence sur la lutte pour la sécurisation de l’emploi en Europe.


PGE – Parti de la Gauche Européenne – European Left